Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
BLAISE

D’où viant donc ce tapage-là ?

BLECTRUE

C’est une chose qui mérite une véritable compassion. Il faut que les dieux soient bien ennemis de ces deux petites créatures-là ; car ils ne veulent rien faire pour elles.

LE COURTISAN

, au Philosophe.

Quoi ! vous, Monsieur le philosophe, vous, plus incapable que nous de devenir raisonnable, pendant qu’un homme de cour, peut-être de tous les hommes le plus frappé d’illusion et de folie, retrouve la raison ? Un philosophe plus égaré qu’un courtisan ! Qu’est-ce que c’est donc qu’une science où l’on puise plus de corruption que dans le commerce du plus grand monde ?

LE PHILOSOPHE

Monsieur, je sais le cas qu’un courtisan en peut faire : mais il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de cet impertinent-là qui a l’audace de faire des vers où il me satirise.

BLECTRUE

Si vous appelez cela des vers, il en a fait contre nous tous en forme de requête, qu’il adressait au Gouverneur, en lui demandant sa liberté ; et j’y étais moi-même accommodé on ne peut pas mieux.

BLAISE

Misérable petit faiseur de varmine ! C’est un var