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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/366

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BLAISE

C’est de n’être pas fou.

LE PHILOSOPHE

Mais je ne suis pas fou, moi ; et je ne guéris pourtant pas.

LE POÈTE

Ni ne guériras.

BLAISE

, au poète.

Taisez-vous, petit sarpent. (Au Philosophe.) Vous dites que vous n’êtes pas fou, pauvre rêveux : qu’en savez-vous si vous ne l’êtes pas ? Quand un homme est fou, en sait-il queuque chose ?

BLECTRUE

Fort bien.

LE PHILOSOPHE

Fort mal ; car ce manant est donc fou aussi.

BLAISE

Eh ! pourquoi ça ?

LE PHILOSOPHE

C’est que tu ne crois pas l’être.

BLAISE

Eh bian ! morgué, me velà pris ; il a si bian ravaudé