Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/505

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Scène première

L’AMOUR, qui entre d’un côté, CUPIDON, de l’autre.


CUPIDON, à part.

Que vois-je ? Qui est-ce qui a l’audace de porter comme moi un carquois et des flèches ?

L’AMOUR, à part.

N’est-ce pas là Cupidon, cet usurpateur de mon empire ?

CUPIDON, à part.

Ne serait-ce pas cet Amour gaulois, ce dieu de la fade tendresse, qui sort de la retraite obscure où ma victoire l’a condamné ?

L’AMOUR, à part.

Qu’il est laid ! qu’il a l’air débauché !

CUPIDON

|à part.}}

Vit-on jamais de figure plus sotte ? Sachons un peu ce que vient faire ici cette ridicule antiquaille. Approchons. (À l’Amour.) Soyez le bienvenu, mon ancien, le dieu des soupirs timides et des tendres langueurs ; je vous salue.