Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/510

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CUPIDON

Bonjour, Plutus ; seigneur Mercure, il y a aujourd’hui assemblée générale et c’est vous qui avez averti tous les dieux, de la part de Jupiter, de se trouver ici.

MERCURE

Il est vrai.

CUPIDON

Pourquoi donc n’ai-je rien su de cela, moi ? Est-ce que je ne suis pas une divinité assez considérable ?

MERCURE

Eh ! où vouliez-vous que je vous prisse ? Vous êtes un coureur qu’on ne saurait attraper.

CUPIDON

Vous biaisez, Mercure : parlez-moi franchement. Étais-je sur votre liste ?

MERCURE

Ma foi, non. J’avais ordre exprès de vous oublier tout net.

CUPIDON

Moi ! Et de qui l’aviez-vous reçu ?

MERCURE

De Minerve, à qui Jupiter a donné la direction de l’assemblée.

PLUTUS

Oh ! de Minerve, la déesse de la sagesse ? Ce n’est pas là un grand malheur. Tu sais bien qu’elle ne nous aime pas ; mais elle a beau faire, nous avons un peu plus de crédit qu’elle : nous rendons les