faites. Tenez, de toutes les eaux de votre Hippocrène, de votre Parnasse et de votre bel esprit, je n’en donnerais pas un fétu ; non plus que de vos neuf Muses, qu’on appelle les chastes sœurs, et qui ne sont que neuf vieilles friponnes que vous n’employez qu’à faire du mal. Si vous êtes le dieu de l’éloquence, de la poésie, du bel esprit, soutenez donc ces grands attributs avec quelque dignité. Car enfin, n’est-ce pas vous qui dictez tous les éloges flatteurs qui se débitent ? Vous êtes si accoutumé à mentir que, lorsque vous louez la vertu, vous n’avez plus d’esprit, vous ne savez plus où vous en êtes.
Elle n’a pas tout le tort. J’ai remarqué que la fiction vous réussit mieux que le reste.
Je vous dis qu’il n’y a rien de si plat que lui, quand il ne ment pas. On est toujours mal loué de lui, dès qu’on mérite de l’être. Mais, dans le fabuleux, oh ! il triomphe. Il vous fait un monceau de toutes les vertus, et puis vous les jette à la tête : tiens, prends, enivre-toi d’impertinences et de chimères.
Mais enfin…
Mais enfin tant qu’il vous plaira. Vos épîtres dédicatoires, par exemple ?
Oh ! faites-lui grâce là-dessus. On ne les lit point.