bâille.
Ha, ha, ha.
Ne m’interrompez donc pas.
Je vous demande pardon ; mais je suis l’Amour et le respect m’a toujours fait bâiller. N’y prenez pas garde.
Ce début me paraît froid.
, à l’Amour.
Recommencez.
Je vous disais, Madame, que mon respect a réduit mes sentiments à se taire. Ils n’ont osé se produire que dans mes timides regards ; mais il n’est plus temps de feindre, ni de vous dérober votre victime. Je sais tout ce que je risque à vous déclarer ma flamme. Vos rigueurs vont punir mon audace. Vous allez accabler un téméraire ; mais, Madame, au milieu du courroux qui va vous saisir, souvenez-vous du moins que ma témérité n’a jamais passé jusqu’à l’espérance, et que ma respectueuse ardeur…
Encore du respect ! Voilà mes vapeurs qui me reprennent.
Et les voilà qui me gagnent aussi, moi.
Déesse, rendez-moi justice. Vous sentez