Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/91

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FRONTIN

Je la connais fort bien ;
Elle est riche, papa : mais vous n’en dites rien ;
Il ne tiendra qu’à vous de terminer l’affaire.

DÉMOCRITE

Je n’entends rien, Monsieur, à tout ce beau mystère.

FRONTIN

Vous le dites.

DÉMOCRITE

J’en jure.

FRONTIN

Ha, point de jurement.
Je ne vous en crois pas, même à votre serment.
Démocrite, entre nous, point tant de modestie.
Venons au fait.

DÉMOCRITE

Monsieur, avez-vous fait partie
De vous moquer de moi ?

FRONTIN

Morbleu ! point de détours.
Faites venir ici l’objet de mes amours.
La friponne, je crois qu’elle en sera bien aise ;
Et vous l’êtes aussi, papa, ne vous déplaise.
J’en suis ravi de même, et nous serons tous trois
En même temps, ici, plus contents que des rois.
Savez-vous qui je suis ?

DÉMOCRITE

Il ne m’importe guère.

FRONTIN

Ha ! si vous le saviez, vous diriez le contraire.