Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/92

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DÉMOCRITE

Moi !

FRONTIN

Je gage que si. Je suis, pour abréger…

DÉMOCRITE

Je n’y prends nulle part, et ne veux point gager.

FRONTIN

C’est qu’il a peur de perdre.

DÉMOCRITE

Hé bien ! soit : je me lasse
De ce galimatias ; expliquez-vous de grâce.

FRONTIN

Je suis le financier qui devait sur le soir,
Pour ce que vous savez, vous parler et vous voir.

DÉMOCRITE

, étonné.

Quelle est donc cette énigme ?

FRONTIN

Un peu de patience ;
J’adoucirai bientôt votre aigre révérence.
J’ai mille francs et plus de revenu par jour :
Dites, avec cela peut-on faire l’amour ?
Grand nombre de chevaux, de laquais, d’équipages.
Quand je me marierai, ma femme aura des pages.
Voyez-vous cet habit ? Il est beau, somptueux ;
Un autre avec cela ferait le glorieux :
Fi ! c’est un guenillon que je porte en campagne :
Vous croiriez ma maison un pays de cocagne.
Voulez-vous voir mon train ? il est fort près d’ici.

DÉMOCRITE

Je m’y perds.