Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/166

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FRONTIN

Je m’en accommoderais encore mieux qu’elle.

ROSIMOND

Dis-moi, Marton, que fait-on dans ce pays-ci ? Y a-t-il du jeu ? de la chasse ? des amours ? Ah, le sot pays, ce me semble. À propos, ce bon homme qu’on attend de sa terre pour finir notre mariage, cet oncle arrive-t-il bientôt ? Que ne se passe-t-on de lui ? Ne peut-on se marier sans que ce parent assiste à la cérémonie ?

MARTON

Que voulez-vous ? Ces messieurs-là, sous prétexte qu’on est leur nièce et leur héritière, s’imaginent qu’on doit faire quelque attention à eux. Mais je ne songe pas que ma maîtresse m’attend.

ROSIMOND

Tu t’en vas, Marton ? Tu es bien pressée. À propos de ta maîtresse, tu ne m’en parles pas ; j’avais dit à Frontin de demander si on pouvait la voir.

FRONTIN

Je l’ai vue aussi, Monsieur, Marton était présente, et j’allais vous rendre réponse.

MARTON

Et moi je vais la rejoindre.

ROSIMOND

Attends, Marton, j’aime à te voir ; tu es la fille du monde la plus amusante.

MARTON

Je vous trouve très curieux à voir aussi, Monsieur, mais je n’ai pas le temps de rester.