Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/181

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ROSIMOND

Vraiment, je m’imagine bien qu’ils soupirent tout bas, et que le respect les fait taire. Mais à propos de respect, n’y manquerais-je pas un peu, moi qui ai pensé dire que je vous aime ? Il y a bien quelque petite chose à redire à mes discours, n’est-ce pas, mais ce n’est pas ma faute.

Il veut lui prendre une main.

HORTENSE

Doucement, Monsieur, je renonce à vous parler.

ROSIMOND

C’est que sérieusement vous êtes belle avec excès ; vous l’êtes trop, le regard le plus vif, le plus beau teint ; ah ! remerciez-moi, vous êtes charmante, et je n’en dis presque rien ; la parure la mieux entendue ; vous avez là de la dentelle d’un goût exquis, ce me semble. Passez-moi l’éloge de la dentelle ; quand nous marie-t-on ?

HORTENSE

À laquelle des deux questions voulez-vous que je réponde d’abord ? À la dentelle, ou au mariage ?

ROSIMOND

Comme il vous plaira. Que faisons-nous cet après-midi ?