Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/189

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DORANTE

Je lui fais ma cour, parce que je suis chez elle.

LA MARQUISE

Sans doute, et je ne vous désapprouve pas ; mais ce n’est pas à Dorimène à qui il faut que mon fils fasse aujourd’hui la sienne ; et personne ici ne doit montrer plus d’empressement que lui pour Hortense.

DORANTE

Il est vrai, Madame.

LA MARQUISE

Sa conduite est ridicule, elle peut choquer Hortense, et je vous conjure, Monsieur, de l’avertir qu’il en change ; les avis d’un ami comme vous lui feront peut-être plus d’impression que les miens ; vous êtes venu avec Dorimène, je la connais fort peu ; vous êtes de ses amis, et je souhaiterais qu’elle ne souffrît pas que mon fils fût toujours auprès d’elle ; en vérité, la bienséance en souffre un peu ; elle est alliée de la maison où nous sommes, mais elle est venue ici sans qu’on l’y appelât ; y reste-t-elle ? Part-elle aujourd’hui ?

DORANTE

Elle ne m’a pas instruit de ses desseins.

LA MARQUISE

Si elle partait, je n’en serais pas fâchée, et je lui en aurais obligation ; pourriez-vous le lui faire entendre ?

DORANTE

Je n’ai pas beaucoup de pouvoir sur elle ; mais je