Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/449

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Scène première

FÉLICIE, LA FÉE, sous le nom d’HORTENSE


FÉLICIE

Il faut avouer qu’il fait un beau jour.

HORTENSE

Aussi y a-t-il longtemps que nous nous promenons.

FÉLICIE

Aussi le plaisir d’être avec vous, qui est toujours si grand pour moi, ne m’a-t-il jamais été si sensible.

HORTENSE

Je crois, en effet, que vous m’aimez, Félicie.

FÉLICIE

Vous croyez, Madame ? Quoi ! n’est-ce que d’aujourd’hui que vous êtes bien sûre de cette vérité-là, vous, avec qui je suis dès mon enfance, vous, à qui je dois tout ce que je puis avoir d’estimable dans le cœur et dans l’esprit !

HORTENSE

Il est vrai que vous avez toujours été l’objet de mes complaisances ; et s’il vous reste encore quelque chose à désirer de mon pouvoir et de ma science, vous n’avez qu’à parler, Félicie ; je ne vous ai aujourd’hui menée ici que pour vous le dire.