Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/481

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LA MODESTIE

Voulez-vous que je vienne ?

FÉLICIE

Je n’en sais rien non plus.

LA MODESTIE

Que vous êtes à plaindre !

FÉLICIE

Infiniment.

LA MODESTIE

Je vous parle de trop loin ; si je me rapprochais, vous seriez plus forte.

FÉLICIE

Plus forte ! Je n’ai pas le courage de vouloir l’être.

LA MODESTIE

Tâchez d’ouvrir les yeux sur votre état.

FÉLICIE

Je ne saurais ; je soupire de mon état, et je l’aime ; de peur d’en sortir, je ne veux pas le connaître.

LA MODESTIE

Servez-vous de votre raison.

FÉLICIE

Elle me guérirait de mon amour.

LA MODESTIE

Ah ! tant mieux, Félicie.

FÉLICIE

Et mon amour m’est cher.