Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/482

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène XI

DIANE paraît, LA MODESTIE, FÉLICIE


LA MODESTIE

Voici cette dame qui vous sollicitait tantôt de la suivre, et qui paraît ; vous vous détournez pour ne la point voir.

FÉLICIE

Je l’estime, mais je n’ai rien à lui dire, et je crains qu’elle ne me parle.

LA MODESTIE

, à Diane.

Pressez-la, Madame ; vos discours la ramèneront peut-être.

DIANE

Non, dès qu’elle ne veut pas de vous, qui devez être sa plus intime amie, elle n’est pas en état de m’entendre.

LA MODESTIE

Cependant elle nous regrette.

DIANE

L’infortunée n’a pas moins résolu de se perdre.

FÉLICIE

Non, je ne risque rien : Lucidor est plein d’honneur, il m’aime ; je sens que je ne vivrais pas sans lui ; on me le refuserait peut-être, je l’épouse ; il est question d’un mariage qu’il me propose avec toute la tendresse imaginable, et sans lequel je sens que je ne puis être heureuse : ai-je tort de vouloir l’être ?

DIANE

, toujours de loin.

Fille infortunée, croyez-en nos conseils et nos alarmes. (Apercevant Lucidor.) Fuyez, le