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SCÈNE II.
COLETTE, interrompant de l’endroit où elle est assise.
Oui ; mais est-ce du jeu de me dire des injures en mon absence ?
MERLIN, fâché de l’interruption.
Sans doute ; ne voyez-vous pas que c’est une fille jalouse qui vous méprise ?
COLETTE
Eh bien ! Quand ce sera à moi à dire, je prendrai ma revanche.
LISETTE
Et moi, je ne sais plus où j’en suis.
MERLIN
Tu me querellais.
LISETTE
Eh ! dis-moi ; dans cette scène-là, puis-je te battre ?
MERLIN
Comme tu n’es qu’une suivante, un coup de poing ne gâtera rien.
LISETTE
Reprenons donc, afin que je le place.
MERLIN
Non, non ; gardons le coup de poing pour la représentation, et supposons qu’il est donné ; ce serait un double emploi, qui est inutile.
LISETTE
Je crois aussi que je peux pleurer dans mon chagrin.
MERLIN
Sans difficulté ; n’y manque pas ; mon mérite et ta vanité le veulent.