Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
495
SCÈNE IV.
MERLIN
Allons, continuons, et attendez que je me déclare tout-à-fait, pour vous montrer sensible à mon amour.
COLETTE
J’attendrai, monsieur Merlin ; faites vite.
MERLIN, recommençant la scène.
Que vous êtes aimable, Colette, et que j’envie le sort de Blaise, qui doit être votre mari !
COLETTE
Oh ! Oh ! est-ce que vous m’aimez, monsieur Merlin ?
MERLIN
Il y a plus de huit jours que je cherche à vous le dire.
COLETTE
Queu dommage ! car je nous accorderions bien tous deux.
MERLIN
Et pourquoi, Colette ?
COLETTE
C’est que si vous m’aimez, dame !… Dirai-je ?
MERLIN
Sans doute.
COLETTE
C’est que, si vous m’aimez, c’est bian fait ; car il n’y a rian de pardu.
MERLIN
Quoi ! chère Colette, votre cœur vous dit quelque chose pour moi ?
COLETTE
Oh ! Il ne me dit pas queuque chose ; il me dit tout-à-fait.