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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/520

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LES ACTEURS DE BONNE FOI ,

lieu de la lui donner, il faudra qu’elle me la donne et qu’elle la joue, qui pis est, et je vous prie de m’y aider.

ARAMINTE

Il sera curieux de la voir monter sur le théâtre ! Quant à moi, je ne suis bonne qu’à me tenir dans ma loge.

MADAME AMELIN

Écoutez-moi ; je vais feindre d’être si rebutée du peu de complaisance qu’on a pour moi, que je paraîtrai renoncer au mariage de mon neveu avec Angélique.

ARAMINTE

Votre neveu est, en effet, un si grand parti pour elle…

MADAME AMELIN

Que la mère n’avait pas osé espérer que je consentisse. Jugez de la peur qu’elle aura, et des démarches qu’elle va faire ! Jouera-t-elle bien son rôle ?

ARAMINTE

Oh ! d’après nature.

MADAME AMELIN, riant.

Mon neveu et sa maîtresse seront-ils, de leur côté, de bons acteurs, à votre avis ? Car ils ne sauront pas que je me divertis, non plus que le reste des acteurs.

ARAMINTE

Cela est plaisant ; mais il n’y a que mon rôle qui m’embarrasse. À quoi puis-je vous être bonne ?

MADAME AMELIN

Vous avez trois fois plus de bien qu’Angélique ;