Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/317

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ordre à venir ici ; depuis qu’il y est, ses sages conseils dans mes affaires ne m’ont pas été moins avantageux que sa valeur ; c’est d’ailleurs l’âme la plus généreuse…

HORTENSE

Est-il jeune ?

LA PRINCESSE

Il est dans la fleur de son âge.

HORTENSE

De bonne mine ?

LA PRINCESSE

Il me le paraît.

HORTENSE

Jeune, aimable, vaillant, généreux et sage, cet homme-là vous a donné son cœur ; vous lui avez rendu le vôtre en revanche, c’est cœur pour cœur, le troc est sans reproche, et je trouve que vous avez fait là un fort bon marché. Comptons ; dans cet homme-là vous avez d’abord un amant, ensuite un ministre, ensuite un général d’armée, ensuite un mari, s’il le faut, et le tout pour vous ; voilà donc quatre hommes pour un, et le tout en un seul, Madame ; ce calcul-là mérite attention.

LA PRINCESSE

Vous êtes toujours badine. Mais cet homme qui en