Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/330

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confier que je suis un homme de condition qui me divertis à voyager inconnu pour étudier les hommes, et voir ce qu’ils sont dans tous les États1. Je suis jeune, c’est une étude qui me sera nécessaire un jour ; voilà mon secret, mon enfant.

ARLEQUIN

Ma foi ! cette étude-là ne vous apprendra que misère ; ce n’était pas la peine de courir la poste pour aller étudier toute cette racaille. Qu’est-ce que vous ferez de cette connaissance des hommes ? Vous n’apprendrez rien que des pauvretés.

LÉLIO

C’est qu’ils ne me tromperont plus.

ARLEQUIN

Cela vous gâtera.

LÉLIO

D’où vient ?

ARLEQUIN

Vous ne serez plus si bon enfant quand vous serez bien savant sur cette race-là. En voyant tant de canailles, par dépit canaille vous deviendrez.