Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/376

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LA PRINCESSE

Ne m’en parlez plus, vous m’affligez. Voici Lélio, qu’apparemment Arlequin aura averti de ma part ; prenez de grâce, un air moins triste ; je n’ai qu’un mot à lui dire ; après l’instruction que vous lui avez donnée, nous jugerons bientôt de ses sentiments, par la manière dont il se comportera dans la suite. Le don de ma main lui fait un beau rang ; mais il peut avoir le cœur pris.


Scène VI

LÉLIO, HORTENSE, LA PRINCESSE


LÉLIO

Je me rends à vos ordres, Madame. Arlequin m’a dit que vous souhaitiez me parler.

LA PRINCESSE

Je vous attendais, Lélio ; vous savez quelle est la commission de l’ambassadeur du roi de Castille, qu’on est convenu d’en délibérer aujourd’hui. Frédéric s’y trouvera ; mais c’est à vous seul à décider. Il s’agit de ma main que le roi de Castille demande ; vous pouvez l’accorder ou la refuser. Je ne vous dirai point quelles seraient mes intentions là-dessus ; je m’en tiens à souhaiter que vous les deviniez. J’ai quelques ordres à donner ; je vous laisse un moment avec Hortense, à peine vous connaissez-vous encore, elle est mon amie, et je suis bien aise que l’estime que j’ai pour vous ait son aveu.

Elle sort.