Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/385

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Scène VIII

L’AMBASSADEUR, LÉLIO, FRÉDÉRIC


FRÉDÉRIC

, à part à l’Ambassadeur.

Vous sentirez, j’en suis sûr, jusqu’où va l’audace de ses espérances.

L’AMBASSADEUR

, à Lélio.

Vous savez, Monsieur, ce qui m’amène ici, et votre habileté me répond du succès de ma commission. Il s’agit d’un mariage entre votre Princesse et le roi de Castille, mon maître. Tout invite à le conclure ; jamais union ne fut peut-être plus nécessaire. Vous n’ignorez pas les justes droits que les rois de Castille prétendent avoir sur une partie de cet État, par les alliances…

LÉLIO

Laissons là ces droits historiques, Monsieur ; je sais ce que c’est ; et quand on voudra, la Princesse en produira de même valeur sur les États du roi votre maître. Nous n’avons qu’à relire aussi les alliances passées, vous verrez qu’il y aura quelqu’une de vos provinces qui nous appartiendra.

FRÉDÉRIC

Effectivement vos droits ne sont pas fondés, et il n’est pas besoin d’en appuyer le mariage dont il s’agit.

L’AMBASSADEUR

Laissons-les donc pour le présent, j’y consens ;