Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/400

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moi la langue, et laissez-moi la clef des champs. Miséricorde, ma reine ! je ne suis qu’un butor, et c’est ce misérable conseiller de malheur qui m’a brouillé avec votre charitable personne.

LA PRINCESSE

Comment cela ?

FRÉDÉRIC

Madame, c’est un valet qui vous parle, et qui cherche à se sauver ; je ne sais ce qu’il veut dire.

HORTENSE

Laissez, laissez-le parler, Monsieur.

ARLEQUIN

, à Frédéric.

Allez, je vous ai bien dit que vous ne valiez rien, et vous ne m’avez pas voulu croire. Je ne suis qu’un chétif valet, et si pourtant, je voulais être homme de bien ; et lui, qui est riche et grand seigneur, il n’a jamais eu le cœur d’être honnête homme.

FRÉDÉRIC

Il va vous en imposer, Madame.

LA PRINCESSE

Taisez-vous, vous dis-je ; je veux qu’il parle.

ARLEQUIN

Tenez, Madame, voilà comme cela est venu. Il m’a trouvé comme j’allais tout droit devant moi… Veux-tu me faire un plaisir ? m’a-t-il dit. — Hélas ! de toute mon âme, car je suis bon et serviable de mon naturel. — Tiens, voilà une pistole. — Grand