Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/404

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Scène XIII

LÉLIO arrive, HORTENSE, FRÉDÉRIC, ARLEQUIN


FRÉDÉRIC

Que vous ai-je fait, Madame

ARLEQUIN

, voyant Lélio

Ah ! mon maître bien-aimé, venez que je vous baise les pieds, je ne suis pas digne de vous baiser les mains. Vous savez bien le privilège que vous m’avez donné tantôt ; eh bien ce privilège est ma perdition : pour deux ou trois petites miettes de paroles que j’ai lâchées de vous à la Princesse, elle veut que je garde la chambre ; et j’allais faire mes fiançailles.

LÉLIO

Que signifient les paroles qu’il a dites, Madame ? Je m’aperçois qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire dans le palais ; les gardes m’ont reçu avec une froideur qui m’a surpris ; qu’est-il arrivé ?

HORTENSE

Votre valet, payé par Frédéric, a rapporté à la Princesse ce qu’il vous a entendu dire dans un moment où vous vous croyiez seul.

LÉLIO

Eh qu’a-t-il rapporté ?

HORTENSE

Que vous aimiez certaine dame ; que vous aviez peur que la Princesse ne vous l’eût vu regarder pendant