Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/412

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LISETTE

Hé bien, à quoi vous a conduit cette réflexion-là ? Avez-vous dit à Hortense que ce billet venait de la Princesse, et non pas de Monsieur Lélio ?

ARLEQUIN

Vous l’avez deviné, ma mie.

LISETTE

Et vous croyez qu’Hortense est de concert avec la Princesse, et qu’elle lui rendra compte de votre sincérité ?

ARLEQUIN

Eh quoi donc ? elle ne l’a pas dit ; mais plus fin que moi n’est pas bête.

LISETTE

Qu’a-t-elle répondu à votre message ?

ARLEQUIN

Oh, elle a voulu m’enjôler, en me disant que j’étais un honnête garçon ; ensuite elle a fait semblant de griffonner un papier pour Monsieur Lélio.

LISETTE

Qu’elle vous a recommandé de lui rendre ?

ARLEQUIN

Oui ; mais il n’aura pas besoin de lunettes pour le lire ; c’est encore une attrape qu’on me fait.

LISETTE

Et qu’en ferez-vous donc ?