Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/420

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pourra lui faire espérer qu’elle touchera le vôtre… Devenez libre, si vous voulez que je vive ; fuyez après, et laissez à mon amour le soin d’assurer mon bonheur et le vôtre.

LA PRINCESSE

Je ne sais où j’en suis.

HORTENSE

C’est lui qui m’a sauvé la vie.

LA PRINCESSE

Et c’est vous qui m’arrachez la mienne. Adieu ; je vais me résoudre à ce que je dois faire.

HORTENSE

Arrêtez un moment, Madame, je suis moins coupable que vous ne pensez… Elle fuit… elle ne m’écoute point ; cher Prince, qu’allez-vous devenir… je me meurs, c’est moi, c’est mon amour qui vous perd ! Mon amour ! ah ! juste ciel ! mon sort sera-t-il de vous faire périr ? Cherchons-lui partout du secours. Voici Frédéric ; essayons de le gagner lui-même.


Scène VII

FRÉDÉRIC, HORTENSE


HORTENSE

Seigneur, je vous demande un moment d’entretien.

FRÉDÉRIC

J’ai ordre d’aller trouver la Princesse, Madame.