Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/446

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TRIVELIN

Je le suis dès le berceau. C’est donc une intrigue que vous conduisez tous deux ici, cette fille-là et toi ?

FRONTIN

Oui. (À part.) Cachons-lui son rang… Mais la voilà qui vient ; retire-toi à l’écart, afin que je lui parle.

Trivelin se retire et s’éloigne.


Scène II

LE CHEVALIER, FRONTIN


LE CHEVALIER

Eh bien, m’avez-vous trouvé un domestique ?

FRONTIN

Oui, Mademoiselle ; j’ai rencontré…

LE CHEVALIER

Vous m’impatientez avec votre Demoiselle ; ne sauriez-vous m’appeler Monsieur ?

FRONTIN

Je vous demande pardon, Mademoiselle… je veux dire Monsieur. J’ai trouvé un de mes amis, qui est fort brave garçon ; il sort actuellement de chez un bourgeois de campagne qui vient de mourir, et il est là qui attend que je l’appelle pour offrir ses respects.

LE CHEVALIER

Vous n’avez peut-être pas eu l’imprudence de lui dire qui j’étais ?

FRONTIN

Ah ! Monsieur, mettez-vous