Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/539

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

entre vous et moi ; et allez-vous-en, de peur qu’elle ne nous voie ensemble.

Lélio sort.


Scène VI

LA COMTESSE, LE CHEVALIER


LE CHEVALIER

J’allais vous trouver, Comtesse.

LA COMTESSE

Vous m’avez inquiétée, Chevalier. J’ai vu de loin, Lélio vous parler ; c’est un homme emporté ; n’ayez point d’affaire avec lui, je vous prie.

LE CHEVALIER

Ma foi, c’est un original. Savez-vous qu’il se vante de vous obliger à me donner mon congé ?

LA COMTESSE

Lui ? S’il se vantait d’avoir le sien, cela serait plus raisonnable.

LE CHEVALIER

Je lui ai promis qu’il l’aurait, et vous dégagerez ma parole. Il est encore de bonne heure ; il peut gagner Paris, et y arriver au soleil couchant ; expédions-le, ma chère âme.

LA COMTESSE

Vous n’êtes qu’un étourdi, Chevalier ; vous n’avez pas de raison.

LE CHEVALIER

De la raison ! que voulez-vous que j’en fasse avec