Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

où se mettre… Souriez mignardement là-dessus. (Colette sourit.) Ah, ma déesse ! puis-je espérer que vous aurez pour agréable la tendresse de votre amant ?… Regardez-moi honteusement, du coin de l’œil, à présent.

COLETTE

, l’imitant.

Comme ça ?

ARLEQUIN

Bon ! Ah ! qu’est-ce que c’est que cela ? vous me lorgnez d’une manière qui me transporte. Est-ce que vous m’aimeriez ? Répondez. Je ne veux qu’un pauvre peit mot. Soupirez à présent.

COLETTE

Bian fort ?

ARLEQUIN

Non, d’un soupir étouffé.

COLETTE

Ah !

ARLEQUIN

Oh ! après ce soupir-là il deviendra fou, il ne dira plus que des extravagances ; quand vous verrez cela, vous vous rendrez, vous lui direz : je vous aime.

COLETTE

Tenez, tenez, le velà qui viant ; je parie qu’il va me faire repasser ma leçon. Dame ! je sais où il faut me rendre, à cette heure.

ARLEQUIN

Adieu donc ; je vous mets la bride sur le cou. (À part.) Ouf ! je crois que mon cœur a cru que je parlais sérieusement.