Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/23

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Iphicrate à votre tour ; et vous, Iphicrate, appelez-vous Arlequin, ou bien Hé.

Arlequin, sautant de joie, à son maître.

Oh ! Oh ! que nous allons rire, seigneur Hé !

Trivelin, à Arlequin.

Souvenez-vous en prenant son nom, mon cher ami, qu’on vous le donne bien moins pour réjouir votre vanité, que pour le corriger de son orgueil.

Arlequin

Oui, oui, corrigeons, corrigeons !

Iphicrate, regardant Arlequin.

Maraud !

Arlequin

Parlez donc, mon bon ami, voilà encore une licence qui lui prend ; cela est-il du jeu ?

Trivelin, à Arlequin.

Dans ce moment-ci, il peut vous dire tout ce qu’il voudra. (À Iphicrate.) Arlequin, votre aventure vous afflige, et vous êtes outré contre Iphicrate et contre nous. Ne vous gênez point, soulagez-vous par l’emportement le plus vif ; traitez-le de misérable, et nous aussi ; tout vous est permis à présent ; mais ce moment-ci passé, n’oubliez pas que vous êtes Arlequin, que voici Iphicrate, et que vous êtes auprès de lui ce qu’il était auprès de vous : ce sont là nos lois, et ma charge dans la république est de les faire observer en ce canton-ci.