à la persécution de la Princesse. Mon nom est Aspasie ; je suis née d’un sang illustre dont il ne reste plus que moi. Les biens qu’on m’a laissés me jettent aujourd’hui dans la nécessité de fuir. La Princesse veut que je les livre avec ma main à un de ses parents qui m’aime, et que je hais. J’appris que, sur mes refus, elle devait me faire enlever sous de faux prétextes ; et je n’ai trouvé d’autre ressource contre cette violence, que de me sauver sous cet habit qui me déguise. J’ai entendu parler d’Hermocrate, et de la solitude qu’il habite, et je venais chez lui, sans me faire connaître, tâcher, du moins pour quelque temps, d’y trouver une retraite. Je vous y ai rencontré, vous m’avez offert votre amitié, je vous ai vu digne de toute la mienne ; la confiance que je vous marque est une preuve que je vous l’ai donnée, et je la conserverai malgré la haine qui va succéder à la vôtre.
Dans l’étonnement où vous me jetez, je ne saurais plus moi-même démêler ce que je pense.
Et moi, je le démêle pour vous : adieu, Seigneur. Hermocrate souhaite que je me retire d’ici ; vous m’y souffrez avec peine ; mon départ va vous satisfaire tous deux, et je vais chercher des cœurs dont la bonté ne me refuse pas un asile.
Non, Madame, arrêtez… Votre sexe est dangereux,