Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/87

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point considérante ; alle ne donne rian, mais ce qu’on li vole, alle ne court pas après. Velà l’arrangement de tout ça, velà ton devoir de Madame, quand tu le seras.

CLAUDINE

Et drès que c’est la mode pour être honnête, je varrons ; cette vartu-là n’est pas plus difficile que la nôtre. Mais mon homme, que dira-t-il ?

BLAISE

Moi ? rian. Je te varrions un régiment de galants à l’entour de toi, que je sis obligé de passer mon chemin, c’est mon savoir-vivre que ça, li aura trop de froidure entre nous.

CLAUDINE

Blaise, cette froidure me chiffonne ; ça ne vaut rian en ménage ; je sis d’avis que je nous aimions bian au contraire.

BLAISE

Nous aimer, femme ! morgué ! il faut bian s’en garder ; vraiment, ça jetterait un biau coton dans le monde !

CLAUDINE

Hélas ! Blaise, comme tu fais ! et qui est-ce qui m’aimera donc moi ?

BLAISE

Pargué ! ce ne sera pas moi, je ne sis pas si sot ni si ridicule.