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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/142

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j’avais cru que c’était vous, lui dit-elle. Tenez, Marianne et moi nous étions encore à table, il n’y a que nous deux ici. Jeannot (c’était son fils) est avec sa tante, qui doit le mener tantôt à la foire ; car il faut toujours que cet enfant soit fourré chez elle, surtout les fêtes. Madelon (c’était sa servante) est à la noce d’un cousin qu’elle a, et je lui ai dit : Va-t’en, cela n’arrive pas tous les jours, et en voilà pour longtemps. D’un autre côté, Toinon est allée voir sa mère, qui ne la voit pas souvent, la pauvre femme ; elle demeure si loin ! c’est au faubourg Saint-Marceau ; imaginez-vous s’il y a à trotter ! et tant mieux, j’en suis bien aise, moi : cela fait que la fille ne sort guère. De sorte que je suis restée seule en attendant Marianne, qui, par-dessus le marché, s’est avisée de tomber en venant de l’église, et qui s’est fait mal à un pied ; ce qui est cause qu’elle n’a pu marcher, et qu’il a fallu la porter près de là dans une maison pour accommoder son pied, pour avoir un