Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/214

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ou non. Je suis, madame… »

Et Marianne au bas pour toute signature.

Ensuite je présentai ce papier à ma future bienfaitrice qui, après l’avoir lu en riant, et d’un air qui semblait dire je n’ai que faire de cela, le donna à travers la griffe à la prieure, et lui dit : Tenez, ma mère, je crois que vous serez de mon avis, c’est que quiconque écrit de ce ton-là ne craint rien.

À merveille, reprit la religieuse quand elle en eut fait la lecture, à merveille, on ne peut rien de mieux ; et sur-le-champ, pendant que je mettais le dessus de la lettre, elle sonna pour faire venir la tourière.

Celle-ci arriva, salua fort respectueusement la dame, qui lui dit : À propos, j’ai vu votre sœur à la campagne ; on est fort contente d’elle où je l’ai mise, et j’ai quelque chose à vous en dire, ajouta-t-elle en la tirant un moment à quartier pour lui parler. Je présumai encore que j’étais cette sœur dont elle l’entretenait, et qu’il s’agissait de quelques ordres qui me regardaient ; et deux ou trois mots, comme : oui, madame, laissez-moi faire, prononcés tout haut par la tourière, qui me regardait beaucoup, me le prouvèrent.

Quoi qu’il en soit, cette fille prit le billet, partit