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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/294

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Voici, madame, la cinquième partie de ma vie. Il n’y a pas longtemps que vous avez reçu la quatrième, et j’aurais, ce me semble, assez bonne grâce à me vanter que je suis diligente ; mais ce serait me donner des airs que je ne soutiendrais peut-être pas, et j’aime mieux tout d’un coup entrer modestement en matière. Vous croyez que je suis paresseuse, et vous avez raison ; continuez de le croire, c’est le plus sûr, et pour vous, et pour moi. De diligence, n’en attendez point ; j’en aurai peut-être quelquefois, mais ce sera par hasard, et sans conséquence ; et vous m’en louerez si vous voulez, sans que vos éloges m’engagent à les mériter dans la suite.

Vous savez que nous dînions, Mme de Miran, Valville et moi, chez Mme Dorsin, dont je vous faisais le portrait, que j’ai laissé à moitié fait, à cause que je m’endormais. Achevons-le.

Je vous ai dit combien elle avait d’esprit, nous en sommes maintenant aux qualités de son cœur. Celui de Mme de Miran vous a paru extrêmement aimable ; je vous ai promis que celui de Mme Dorsin le vaudrait bien. Je vous ai en même temps annoncé que vous verriez un caractère de bonté différent ; et