printemps de son âge : ce terme de printemps me fit ressouvenir de la jeune demoiselle dont je parle, et je gagerais que c’est quelque figure comme la sienne, qui a fait imaginer cette expression-là,
Je ne lis jamais les mots de Flore ou d’Hébé, que je ne songe tout d’un coup à Mlle de Fare (c’était ainsi queue s’appelait).
Représentez-vous une taille haute, agile et dégagée. À la manière dont Mlle de Fare allait et venait, se transportait d’un lieu à un autre, vous eussiez dit qu’elle ne pesait rien.
Enfin c’était des grâces de tout caractère ; c’était du noble, de l’intéressant, mais de ce noble aisé et naturel, qui est attaché à la personne, qui n’a pas besoin d’attention pour se soutenir, qui est indépendant de toute contenance, que ni l’air folâtre ni l’air négligé n’altèrent, et qui est comme un attribut de la figure ; c’était de cet intéressant qui fait qu’une personne n’a pas un geste qui ne soit au gré de votre cœur. C’était de ces traits délicats, mignons, et qui font une physionomie vive, rusée et non pas maligne.
Vous êtes une espiègle, lui disais-je quelquefois ; et il y avait en effet quelque chose de ce que je dis là dans sa Mme ; mais cela y était comme une grâce qu’on aimait à y voir, et qui n’était qu’un signe de gaieté dans l’esprit.
Mlle de Fare n’était pas d’une forte santé, mais ses indispositions lui donnaient l’air plus tendre que malade. Elle aurait souhaité plus d’embonpoint qu’elle n’en avait ; mais je ne sais si elle y aurait tant