Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/392

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y en avait de trop longs. Voici seulement ce que j’ai retenu du premier :

« Vous m’avez décelé à ma mère, mademoiselle (et c’est que j’avais montré son dernier billet à Mme de Miran), mais vous n’y gagnerez rien ; au contraire, au lieu d’un billet ou deux que j’aurais tout au plus hasardé de vous écrire, vous en recevrez trois ou quatre, et davantage ; en un mot, tant qu’il me plaira, car ma mère le veut bien ; et il faut, s’il vous plaît, que vous le vouliez bien aussi. Je vous avais priée de ne lui dire ni l’impertinence de la Dutour, ni le sot procédé de Mme de Fare, et vous n’avez tenu compte de ma prière ; vous avez un petit cœur mutin, qui s’est avisé d’être plus franc et plus généreux que le mien. Quel tort cela m’a-t-il fait ? Aucun, et grâces au ciel, je vous mets au pis ; si je n’ai pas le cœur aussi noble que vous, en revanche celui de ma mère vaut bien le vôtre : entendez-vous, mademoiselle ? Ainsi il n’en sera ni plus ni moins ; et quand nous serons mariés, nous verrons un peu s’il est vrai que le vôtre soit plus noble que le mien ; et en attendant, je puis me vanter, du moins, de l’avoir