Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/438

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madame ; la deuxième partie de mon histoire fut si longtemps à venir, que vous fûtes persuadée qu’elle ne viendrait jamais. La troisième se fit beaucoup attendre ; vous doutiez que je vous l’envoyasse. La quatrième vint assez tard ; mais vous l’attendiez, en m’appelant une paresseuse. Quant à la cinquième, vous n’y comptiez pas sitôt lorsqu’elle arriva. La sixième est venue si vite qu’elle vous a surprise : peut-être ne l’avez-vous lue qu’à moitié, et voici la septième.

Oh ! je vous prie, sur tout cela, comment me définirez-vous ? Suis-je paresseuse ? ma diligence vous montre le contraire. Suis-je diligente ? ma paresse passée m’a promis que non.

Que suis-je donc à cet égard ? Eh ! mais, je suis ce que vous voyez, ce que vous êtes peut-être, ce qu’en général nous sommes tous ; ce que mon humeur et ma fantaisie me rendent, tantôt digne de louange, et tantôt de blâme sur la même chose ; n’est-ce pas là tout le monde ?

J’ai vu, dans une infinité de gens, des défauts et