Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/453

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vous avez pour cette belle enfant. Vous êtes généreuse, cela est respectable, et les malheurs qu’elle a essuyés sont dignes de votre attention ; sa physionomie ne dément point non plus les vertus et les qualités que vous lui trouvez ; elle a tout l’air de les avoir, et ce n’est ni le soin que vous prenez d’elle, ni la bienveillance que vous avez pour elle, qui nous alarment. Je prétends moi-même avoir part au bien que vous voulez lui faire. La seule chose qui nous inquiète, c’est qu’on dit que M. de Valville a non seulement beaucoup d’estime pour elle, ce qui est très juste, mais encore beaucoup de tendresse, ce que la jeune personne, faite comme elle est, rend très vraisemblable. En un mot, on parle d’un mariage qui est résolu, et auquel vous consentez, dit-on, par la force de l’attachement que vous avez pour elle ; et voilà ce qui intrigue la famille.

Et je pense que cette famille a droit de s’en intriguer, dit tout de suite la parente pie-grièche. Madame, je n’ai pas tout dit ; laissez-moi achever, je