Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/269

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côté, m’avoua depuis qu’elle avait eu envie de me le proposer aussi.

En mon particulier, je plaignis beaucoup cette inconnue, dont l’infortune me fit encore songer à ma mère, que je ne croyais pas, à beaucoup près, dans des embarras comparables, ni même approchants des siens, mais que j’imaginais seulement dans une situation peu convenable à son rang, quoique supportable et peut-être douce pour une femme qui aurait été d’une condition inférieure à la sienne. Je n’allais pas plus loin ; et à mon avis, c’était bien en imaginer assez pour la plaindre, et pour penser qu’elle souffrait.

L’impossibilité de la trouver m’avait déterminée à laisser passer huit ou dix jours avant que de retourner chez le marquis son fils, qui devait dans l’espace de ce temps être revenu de la campagne, et chez qui je ne doutais pas que je n’eusse des nouvelles de ma mère, qui aurait aussi attendu qu’il fût de retour pour ne pas reparaître inutilement chez lui.

Deux ou trois jours après qu’on eut porté de notre part de l’argent à cette inconnue, nous sortîmes entre onze heures et midi, Mme Darcire et moi, pour aller à la messe (c’était un jour de fête), et en revenant