Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/296

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auraient toujours été injustes, quand ma mère aurait été mille fois moins que vous ne l’avez crue ; et reprenez pour elle des façons et des sentiments dignes de vous, de votre éducation, de votre bon cœur, et de tous les témoignages qu’elle vous a donnés des tendresses du sien, par la confiance avec laquelle elle s’est fiée à vous et à son fils de ce qu’elle deviendrait le reste de sa vie.

Vous feriez vraiment d’excellents sermons, dit-elle alors en se levant d’un air qu’elle tâchait de rendre indifférent et distrait, et j’entendrais volontiers le reste du vôtre ; mais il n’y a qu’à le remettre, on vient nous dire qu’on a servi : dînez-vous avec nous, mesdames ?

Non, madame, je vous rends grâce, répondis-je en me levant aussi avec quelque indignation ; et je n’ai plus que deux mots à ajouter à ce que vous appelez mon sermon. Ma mère, qui ne s’est rien réservé, et que vous et son fils avez tous deux abandonnée aux plus affreuses extrémités ; qui a été forcée de vendre jusqu’aux meubles de rebut que vous lui aviez