Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/297

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envoyés, et qui n’étaient point ceux qu’elle avait gardés ; enfin cette mère qui n’a cru ni son fils, ni vous, madame, capables de manquer de reconnaissance ; qui, moyennant une pension très médiocre dont on est convenu, a bien voulu renoncer à tous ses droits par la bonne opinion qu’elle avait de son cœur et du vôtre ; elle que vous aviez tous deux engagée à venir chez vous pour y être servie, aimée, respectée autant qu’elle le devait être ; qui n’y a cependant essuyé que des affronts, qui s’y est vue rebutée, méprisée, insultée, et que par là vous avez forcée d’en sortir pour aller vivre ailleurs d’une petite pension qu’on ne lui paye point, qu’elle n’avait eu garde d’envisager comme une ressource, qui est cependant le seul bien qui lui reste, et dont la médiocrité même est une si grande preuve de sa confiance ; cette belle-mère infortunée, si punie d’en avoir cru sa tendresse, et dont les intérêts vous importent si peu ; je viens vous dire, madame, que tout lui manquait hier, qu’elle était dans les derniers besoins, qu’on l’a trouvée ne sachant ni où se retirer, ni où aller vivre ;