Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/383

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Dans la suite, les enfants de ce frère ont eu grand besoin que je les reconnusse pour mes neveux ; car leur père qui vit encore, qui est actuellement avec moi, et qui avait continué le métier d’aubergiste, vit, en dix ans, ruiner sa maison par les dissipations de sa femme.

À l’égard de ses fils, mes secours les ont mis aujourd’hui en posture d’honnêtes gens ; ils sont bien établis, et malgré cela, je n’en ai fait que des ingrats, parce que je leur ai reproché qu’ils étaient trop glorieux.

En effet, ils ont quitté leur nom, et n’ont plus de commerce avec leur père, qu’ils venaient autrefois voir de temps en temps.

Qu’on me permette de dire sur eux encore un mot ou deux.

Je remarquai leur fatuité à la dernière visite qu’ils lui rendirent. Ils l’appelèrent monsieur dans la conversation. Le bonhomme à ce terme se retourna, s’imaginant qu’ils parlaient à quelqu’un qui venait et qu’il ne voyait pas.

Non, non, lui dis-je alors, il ne vient personne, mon frère, et c’est à vous à qui l’on parle. À moi ! reprit-il. Eh ! pourquoi cela ? Est-ce que vous ne me