Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/428

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moment elle devait tous ses gages, et qui pourtant ne voulut jamais la quitter.

Cette femme de chambre, c’était ce visage si indifférent dont j’ai parlé tantôt, sur qui j’avais évité de dire mon sentiment, et dont la physionomie était de si petite apparence.

La nature fait assez souvent de ces tricheries-là, elle enterre je ne sais combien de belles âmes sous de pareils visages, on n’y connaît rien, et puis, quand ces gens-là viennent à se manifester, vous voyez des vertus qui sortent de dessous terre.

Pour moi, pénétré comme je l’ai dit de tout ce que je voyais, j’allai me présenter à madame, et lui vouai un service éternel, s’il pouvait lui être utile.

Hélas ! mon enfant, me dit-elle, tout ce que je puis te répondre, c’est que je voudrais être en état de récompenser ton zèle ; mais tu vois ce que je suis devenue, et je ne sais pas ce que je deviendrai encore, ni ce qui me restera ; ainsi je te défends de t’attacher à moi ; va te sauver ailleurs. Quand je t’ai mis auprès de