Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/485

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Habert, qui, continuant à me parler de sa sœur, me dit : Puisque nous nous séparons, il faut que la chose soit sans retour, voilà qui est fini ; mais tu ne sais pas faire la cuisine, et quand tu la saurais faire, mon intention n’est pas de t’employer à cela.

Vous m’emploierez à tout ce qu’il vous plaira, lui dis-je : mais puisque nous discourons sur ce sujet, est-ce que vous songez pour moi à quelque autre ouvrage ?

Ce n’est pas ici le lieu de te dire mes pensées, reprit-elle, mais, en attendant, tu as dû remarquer que je n’ai rien dit chez notre hôtesse qui pût te faire connaître pour un domestique ; elle n’aura pas non plus deviné sur ton habit que tu en es un ; ainsi je te recommande, quand nous irons chez elle, de régler tes manières sur les miennes. Ne m’en demande pas davantage aujourd’hui, c’est là tout l’éclaircissement que je puis te donner à présent.

Que le ciel bénisse les volontés que vous avez, répondis-je, enchanté de ce petit discours qui me parut d’un bon pronostic : mais écoutez, mademoiselle, il faut encore ajuster une autre affaire ; on pourra s’enquêter à moi de ma personne, et me dire : Qui êtes-