Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/486

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vous, qui n’êtes-vous pas ? Or, à votre avis, qui voulez-vous que je sois ? Voilà que vous me faites un monsieur ; mais ce monsieur, qui sera-ce ? Monsieur Jacob ? Cela va-t-il bien ? Jacob est mon nom de baptême, il est beau et bon ce nom-là ; il n’y a qu’à le laisser comme il est, sans le changer contre un autre qui ne vaudrait pas mieux ; ainsi je m’y tiens ; mais j’en ai besoin d’un autre ; on appelle notre père le bonhomme la Vallée, et je serai monsieur de la Vallée son fils, si cela vous convient.

Tu as raison, me dit-elle en riant, tu as raison, monsieur de la Vallée, appelle-toi ainsi. Il n’y a pas encore là tout, lui dis-je ; si on me dit : Monsieur de la Vallée, que faites-vous chez Mlle Habert ? que faut-il que je reparte ?

Hé bien ! me répondit-elle, la difficulté n’est pas grande ; je ne laisserai pas longtemps les choses indécises ; et dans l’appartement que je viens de prendre, il y a une chambre très éloignée de l’endroit que j’habiterai ; tu seras là à part, et décemment sous le titre d’un parent qui vit avec moi, et qui me secourt dans