Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/513

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Habert, que cette idée-là te soit venue, mon garçon ?

Par ma foi, oui, lui dis-je, et je ne la sentis point venir, je la trouvai toute arrivée.

Que cela est particulier, reprit-elle. Quoi qu’il en soit, tu m’aidas à revenir chez moi ; et durant le chemin, nous nous entretînmes de ta situation. Je te fis plusieurs questions ; et je ne saurais t’exprimer combien je fus contente de tes réponses, et des mœurs que tu montrais. Je te voyais une simplicité, une candeur qui me charmait, et j’en revenais toujours à ce penchant que je ne pouvais m’empêcher d’avoir pour toi. Toujours je demandais à Dieu qu’il daignât m’éclairer là-dessus, et me manifester ce qu’il voulait que cela devînt. Si sa volonté est que j’épouse ce garçon-là, disais-je, il arrivera des choses qui me le prouveront pendant qu’il demeurera chez nous.

Et je raisonnais fort bien : Dieu ne m’a pas laissée longtemps dans l’incertitude. Le même jour, cet ecclésiastique de nos amis vint nous voir, et je t’ai dit la querelle que nous eûmes ensemble.

Ah ! ma cousine, la bonne querelle ! m’écriai-je,