Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/518

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

être encore pis de le lui refuser que de le lui dire ; ainsi il fallut parler.

J’aurai fait en deux mots, dit Mlle Habert ; c’est que nous allons nous marier, M. de la Vallée que vous voyez, et moi. Ensemble ? dit l’hôtesse avec un air de surprise. Oui, reprit Mlle Habert, je l’épouse.

Oh, oh ! dit-elle, eh bien ! il est jeune, il durera longtemps. Je voudrais en trouver un comme lui, moi, j’en ferais de même. Y a-t-il longtemps que vous vous aimez ? Non, dit Mlle Habert en rougissant. Eh bien ! c’est encore mieux, mes enfants, vous avez raison. Pour faire l’amour, il n’y a rien de tel que d’être mari et femme : mais n’avez-vous pas vos dispenses ? Car vous êtes cousins.

Nous n’en avons pas besoin, dis-je alors : nous n’étions parents que par prudence, que par honnêteté pour les discours du monde.

Ha ! ha ! cela est plaisant, dit-elle. Eh ! mais, vous m’apprenez là des choses que je n’aurais jamais devinées. C’est donc de votre noce que vous me priez ?

Ce n’est pas là tout, dit Mlle Habert, nous voulons