Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1827, tome 8.djvu/104

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de Ferval continuant son discours : C’est une femme dont je puis disposer, ajouta-t-elle. Je lui enverrai dire demain de venir me parler dans la matinée. Ce sera chez elle où nous nous verrons ; c’est un quartier éloigné où je serai totalement inconnue. Sa petite maison est commode, elle y vit seule ; il y a même un petit jardin par lequel on peut s’y rendre, et dont une porte de derrière donne dans une rue très peu fréquentée ; ce sera dans cette rue que je ferai arrêter mon carrosse ; j’entrerai toujours par cette porte, et toi toujours par l’autre. À l’égard de ce qu’en penseront mes gens, je ne m’en mets pas en peine ; ils sont accoutumés à me mener dans toutes sortes de quartiers pour différentes œuvres de charité que nous exerçons souvent, deux ou trois dames de mes amies et moi, et auxquelles il m’est quelquefois arrivé d’aller seule aussi bien qu’en compagnie, soit pour des malades, soit pour de pauvres familles. Mes gens le savent, et croiront que ce sera de même quand j’irai chez la Remy. Pourras-tu t’y trouver demain