Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1827, tome 8.djvu/85

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Oui-da, me dit-elle, mais tu ne sais rien, et je serais d’avis que tu t’instruisisses un peu auparavant ; je connais un avocat au Conseil chez qui tu pourrais travailler, veux-tu que je lui en parle ?

Si je le veux ? dis-je ; eh ! pardi, cousine, est-ce qu’il y a deux volontés ici ? est-ce que la vôtre n’est pas la nôtre ? Hélas ! mon bien-aimé, reprit-elle, je ne voudrai jamais rien que pour ton bien ; mais à propos, mon cher mari, nos embarras m’ont fait oublier une chose ; tu as besoin d’habit et de linge, et je sortirai cette après-midi pour t’acheter l’un et l’autre.

Et à propos d’équipage d’homme, ma petite femme, lui dis-je, il y a encore une bagatelle qui m’a toujours fait envie ; votre volonté n’y penserait-elle pas par hasard ? Dans cette vie, un peu de bonne mine ne gâte rien.

Eh ! de quoi s’agit-il, mon ami ? me répondit-elle. Rien que d’une épée avec son ceinturon, lui dis-je, pour être M. de la Vallée à forfait ; il n’y a rien qui relève tant la taille, et puis, avec cela, tous les honnêtes gens sont vos pareils.

Eh bien ! mon beau mari, vous avez raison, me dit-elle, nous en ferons ce matin l’emplette ; il y a