Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1827, tome 8.djvu/87

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Venez ça, que je vous embrasse, avec votre bel œil mourant : eh bien ! qu’est-ce que c’est, ce gros garçon, s’en accommodera-t-on ? Vous riez, c’est signe qu’oui ; tant mieux, je m’en serais bien douté, le gaillard, je pense qu’il fait bon vivre avec lui, n’est-ce pas ? Debout, debout, jeunesse, me dit-elle en venant à moi, quittez le chevet, votre femme n’y est plus, et il sera nuit ce soir.

Je ne saurais, lui dis-je, je suis trop civil pour me lever devant vous, demain tant que vous voudrez, j’aurai une robe de chambre. Eh pardi, dit-elle, voilà bien des façons, s’il n’y a que cela qui manque, je vais vous en chercher une qui est presque neuve ; mon pauvre défunt ne l’a pas mis dix fois ; quand vous l’aurez, il me semblera le voir lui-même.

Et sur-le-champ elle passe chez elle, rapporte cette